Parmi ces artistes, il en était trois qui s’aimaient d’une amitié réelle.
Quand je dis trois artistes, je me trompe : je devrais dire deux comédiens et un employé.
Le premier, était le roi du théâtre, et, de par son mérite, avait été gracié de la parade extérieure ; il jouait les Arlequins.
Le second, moins favorisé, remplissait sur les tréteaux de la porte le rôle sacrifié de l’ours ; il jouait les Léandre.
Le troisième, l’employé, allumait les quinquets ; il était second lampiste du théâtre.
Ces amis, jeunes tous trois, étaient dévorés d’ambition, les deux derniers surtout.
Ils jalousaient la haute fortune de leur ami l’Arlequin, qui gagnait jusqu’à soixante-dix francs par mois et avait droit à deux chandelles par soirée dans sa loge.
De vrais feux !
La bataille de la vie commença, et chacun