Page:Vallat - L’Éducation du peuple après l’école, 1898.djvu/63

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transportons dans la pharmacie la plus proche, et, grâce aux frictions énergiques qu’on lui fait, il finit par reprendre connaissance. Il est très fatigué et il parle difficilement. Il donne son adresse et veut rentrer tout de suite à son domicile à Paris, rue Saint-Honoré, si bien que nous nous faisons un devoir de le reconduire. Nous remontons donc en voiture. Pendant le trajet, je me disais que la figure de ce vieillard ne m’était pas étrangère. Je rassemblais mes souvenirs. Plus je le regardais, plus il me revenait… Oui, c’était bien lui, un de ces salutistes que j’avais poursuivis de mes invectives et de mes moqueries. Je craignais qu’il ne me reconnût, et ce n’était pas sans inquiétude que j’attendais le moment où il nous parlerait distinctement. Il ne tarda pas à recouvrer l’usage de la parole. « Ô mes