à Valence, en 1526 à Séville. Ces compositions, où l’on célébrait avec enthousiasme les prodiges des chevaliers, des enchanteurs et des fées, charmaient l’Europe, particulièrement la France, qui voyait en elles les variantes de vieux thèmes aussi attrayants que les légendes celtiques de géants et de sorciers ; toutefois celles-ci étaient encore plus populaires. C’est pourquoi Rabelais, pour rendre son œuvre plus attachante, recourut à la chronique renommée de Grand-Gosier et de Gargantua. Ces géants passaient pour bienveillants : on les aimait. Il les rendra plus chers en leur attribuant les passions les plus aimables, l’amour du vrai, la justice, l’humanité. Pantagruel, le digne fils de Gargantua sera bon comme son père et son grand-père : tous les trois seront des civilisateurs, et, comme le progrès est une loi de nature, Gargantua l’emportera en qualités sur Grandgousier, et Pantagruel sur Gargantua.
Rabelais voulant donc réagir en France contre ces romans de chevalerie qui exaltaient l’imagination, faussaient le jugement, corrompaient le goût, fit une parodie, comme en Angleterre et en Italie avaient déjà fait des poëtes satiriques lassés des