accoutumé pour prononcer ses sentences, comme il l’avoue niaisement lui-même, à s’en remettre au sort des dés ? Sous la figure des chats fourrés, bien dignes collaborateurs de leur archiduc Grippeminaud[1], se montrent pris au vif et dans leur naturel les juges criminels d’une conscience large dans les questions étrangères à la foi, voraces, rusés, aux allures félines, souples avec les grands qu’ils ménagent, parce qu’ils les craignent, rigoureux à l’égard des humbles qu’ils châtient rudement. Pour eux les lois sont peut-être comme des toiles d’araignées où les simples moucherons et papillons sont pris, mais que rompent les gros taons. « Nous ne cherchons, dit Grippeminaud, les gros larrons et tyrans, ils sont de trop dure digestion et nous affolleroient[2]. » Impitoyables, sanguinaires même en matière d’hérésie, ils sont habiles à emprisonner, ruiner, meurtrir, brûler, écarteler, décapiter les malheureux dissidents tombés sous leurs griffes cruelles. Voilà l’œuvre méritoire de ces « bestes moult horribles et espouuentables. »
Rabelais répand aussi le sel de ses bons mots sur