auxquelles passaient « par chascun an de France en Rome quatre cens mille ducatz et d’aduentaige[1], » ni leurs zélés partisans. Elles sont « escriptes de la main d’un ange Cherubin[2]. » Une telle perfection ne permet pas aux mortels, créatures déchues et imparfaites, le moindre examen, la plus légère objection. Ils n’ont qu’à s’incliner avec humilité et vénération en gardant un silence salutaire. Les annates et les dîmes sont choses sacrées ; on doit être trop heureux et trop honoré de s’appauvrir pour enrichir la cour de Rome et ses agents si désintéressés dans les affaires de ce monde. « Si voulez, dit Homenaz[3], estre dictz et reputez vrays christians, ie vous supplie à ioinctes mains ne croire aultre chose, aultre chose ne penser, ne dire, ne entreprendre, ne faire, fors seulement ce que contiennent nos sacres Decretales[4]. » Au surplus, ceux qui sont assez raisonnables pour les approuver entièrement et en assurer l’exécution, en sont bien récompensés : ils réussissent à souhait ; richesses, honneurs, dignités ne leur font pas défaut. En effet, quand on est un
Page:Vallat - Le Génie de Rabelais, 1880.djvu/35
Apparence