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Il y a longtemps que ces idées fermentaient dans ma tête et dans mon cœur ; j’en avais jeté quelques-unes dans une photographie de la vie de province, photographie que je tenais enfermée, n’osant la livrer aux hasards de la presse, craignant que cette fille de ma pensée ne fût mal jugée par le public.

Et j’hésitais..... Alors parut votre livre sur l’Amour. Ce mot gros de mystères et d’actualités, ce mot tout frissonnant de la vie qu’il va chercher dans les replis les plus intimes de l’être, ce mot écrit par vous, Monsieur, me causa un sentiment de curiosité fébrile. Il dit tout, sans doute, pensai-je, lui, le philosophe-poëte, lui, Michelet, et je me mis à lire… Peu à peu je m’aperçus que certaines pulsations du cœur féminin vous avaient échappé, et j’osai (voyez l’outrecuidance) formuler ma protestation à côté de la vôtre, tirer mon pauvre petit livre de sa solitude, et dire tout haut quelques-unes de ces souffrances