Page:Van Bever - Blasons anatomiques du corps féminin, 1907.djvu/9

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mœurs aidant, on vit paraître les plus singuliers éloges du sexe aimé. Bientôt même il n’exista guère de partie du corps féminin, si dérobée soit-elle, qui n’eut son blasonneur ; les grâces les plus intimes perdirent leurs derniers voiles et ce fut comme au temps du paganisme, où la pudeur n’était qu’un mot dérisoire. Les uns chantèrent les cheveux, le front et les yeux ; d’autres, la bouche, la langue, le cœur et la main ; il y en eut pour faire l’apologie de la cuisse et du genou, ou bien pour célébrer par le menu mille détails cachés, objets du désir des amants.

On résolut alors de réunir tous ces vers, et,chose édifiante pour un temps où l’on se piquait de platonisme, de les faire transmettre par Marot aux dames qui avaient accompagné Renée ; de France à Ferrare. Nonobstant la gravité et les préoccupations du moment, la petite cour italienne se constitua en tribunal littéraire et jugea ces productions grivoises et libertines.

Le goût féminin, il est vrai, ne perdit rien