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LES POÈTES DU TERROIR

CHANSONS LOCALES


LA GRANDE[1]

Allons au bois, ma petite,
Allons-y tous les deux,
Nous cueillerons des fleurs
De toutes les couleurs ;
Tes fleurs nous mêlerons
Avec mes fleurs !

Nenni, lui dit la poulette,
Je n’y veux pas aller.
Quand tout serait mêlé
Ne pourrions plus trier,
Vous le premier seriez
Qui bien rirait !

Tous deux se prirent, s’en allèrent
À l’ombre d’un buisson.
Du plaisir qu’ils goûtèrent
D’y faire ainsi l’amour



LO GRONDO

Onous el bouos, poulette,
Onous li touti dous,
N’en culiereu loï flours
De toutes los couleurs :
N’en mesclaren los tios
Omé los mios !

Noun, so dit lo peuletto,
Li boli pas ona,
Quond ourions tout mescla
Pourrion pas plus tria,
Bous lou prémié sérias
Que boun riria !

Se prènou, s’en onèrou
A l’oumbre d’uu bouissoun.
Del plosé que n’obio
De li faïri l’omour,

  1. Cette chanson, sorte de mélopée fort populaire en Auvergne, a été publiée par M. Marius Versepuy dans la Renaissance Provinciale de mai 1907.