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BOURBONNAIS

Dedins votre pochette,
Et reste auprès d’vous.

Ô ma bergère ingrate,
Je vois qu’tu n’m’aim’ pas,
Car mon cœur est malade.
Et tu l’guéris pas.

Des remèd’ n’en sais guère
Pour guarir cou mau :
Cheu l’apothicaire
On gn’a tout c’qu’ou faut[1].


CHANSON DE BOURBON[2]

Bonjou den, mère Catherine :
Y allon don, père Nicoulas !
Voulez-vous marier Cathrinette
A noute garçon que vêla ?

Ol entend bien le coumarce,
Ouest stil que vend vos naviaux ;
O s’exarce à tirer les vaches.
Et baye du foin aux viaux.

Ou n’est pre vanter nout’fille
Si j’en allons dire du bien :
Alle est ben forte et ben habile ;
Ouest elle que fait noute pain,

Alle n’est, tatigué ! pas sotte ;
Aile distingue aisément
Qu’un’  grand’  cotte et une culotte
C’est deux habits différents.

Que bayerez-vous à vout’ fille ?
Y allons donc, parlez hardiment.
— Un beau prépoint d’étamine
Qu’aile a ben gagné en quatre ans.

  1. Chanson publiée avec la musique de M. Paul Duchon dans le Bulletin de la Société d’émulation et des beaux-arts du Bourbonnais, 1898. (Ce texte est fautif dans l’original.)
  2. Les deux chansons qui suivent sont extraites de L’Ancien Bourbonnais, etc., par Achille Allier, A. Michel et L. Batissier. Moulins, imprim. Desrosiers fils, 1833-1838, II.