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LES POÈTES DU TERROIR


LES FILLES DE MONTREVEL

Ce sont les filles de Morvé[1]
Qui s’en vont s’y promener ;
Elles s’en vont s’y promener,
Tout le long du bois feuillage,
Avec trois jolis dragons
Le long d’un hermitage.

Y a son père, aussi sa mère
Qui la vont partout cherchant,
L’ont tant cherchée, qu’ils l’ont trouvée
Tout le long de ces feuillages
Avec trois jolis dragons,
Le long d’un hermitage.

Ils lui ont dit:« Petite sotte,
Veux-tu te renvenir ?
— Oh ! non, papa; oh ! non, maman,
Je suis fille décidée.
Avec trois jolis dragons
J’en veux finir ma vie. »

Si vous savez, ma bonne mère,
Comme j’en suis bien là.
L’un coupe mon pain,
L’autre tire mon vin,
L’autre qui me verse à boire,
Tout en prenant le verre en main.
Mie, voulez-vous boire ?

Quand c’est la dimanche matin.
Si vous voyez comme j’en suis bien !
L’un fait mon lit, l’autre m’habille,
L’autre chauffe ma chemise,
Et puis frise mes blonds cheveux,
À la mode jolie.

    vrage de Gabriel Vicaire, Études sur la poésie populaire, etc. ; Paris, H. Leclere, 1902.

  1. Montrevel.