Et mes peuples, enfin sortis de leur démence,
Ne reconnaissent plus que toi, Dieu de clémence,
Toi qui vivais hier, toi qui vivras demain,
Ô Père universel de tout le genre humain !
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Oui, le Seigneur est grand ! Éternel dans l’immense,
Pour lui rien ne finit, pour lui rien ne commence.
Auprès de sa splendeur toute splendeur pâlit.
Les foudres dans les cieux se taisent quand il passe,
Les astres éblouis tressaillent dans l’espace
Et l’Océan profond frissonne dans son lit.
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Oui, le Seigneur est fort ! Sa parole féconde
Du ventre du chaos a fait sortir le monde,
Et son doigt aux soleils a tracé leurs chemins.
Sur son axe invisible il fait tourner la terre,
Et du torrent des jours, dont il sait le mystère,
Il tient l’urne en ses mains.
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Oui, le Seigneur est bon ! Pour toute créature
Il fait incessamment travailler la nature,
La source des rochers et l’arbre des forêts.