Page:Van Hasselt - Nouvelles Poésies, 1857.djvu/128

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« Écoutaient bruire l’écho ;
« Car devant tes clairons de guerre
« Ils avaient vu crouler naguère
« Les murs de toute Jéricho.

« Et maintenant voilà, reine découronnée,
« Que le siècle oublieux rit de ta destinée.
« Ton char de gloire verse en ses chemins étroits.
« Sur ton passé muet le temps met une nue.
« Comme un astre mourant, ta splendeur diminue.
« À l’horizon du monde, ô soleil, tu décrois.

« Tu ne comptes plus dans le nombre.
« L’Europe est complète sans toi.
« La nuit t’a prise dans son ombre.
« Le tocsin dort dans ton beffroi.
« L’automne a dévasté ta plaine.
« De ta gloire l’urne trop pleine,
« Ô France, est brisée en tes mains.
« Sans lire, en leurs moments de doute,
« L’écriteau planté sur ta route,
« Les peuples savent leurs chemins.

« Sur la carte du monde on l’oublie, on t’oublie.