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La bercent suspendue à sa flottante écharpe
Et l’animent avec leurs invisibles doigts ;
Et que les cordes d’or, vibrant en harmonie,
Prolongent leur concert ineffable et charmant,
Comme si les baisers d’un amoureux génie
Ou ses ailes touchaient le magique instrument.
Oh ! nous sommes alors en extase à l’entendre,
Et les indifférents se demandent tout bas :
« Est-ce une âme qui vient, qui vient, rêveuse et tendre,
« Gémir dans la musique et pleurer ici-bas ? »
Car ils ne savent pas, — lorsque, sous la ramée,
Ta harpe en longs accords se réveille parfois, —
Qu’il s’y mêle un écho de ta voix bien-aimée,
Et que nous nous disons en larmes : « C’est sa voix ! »
Juillet 1833.