Page:Van Hasselt - Nouvelles Poésies, 1857.djvu/198

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.


Bien que sa route, hélas ! soit longue et douloureuse,
Il va pourtant.
Et là-haut, au sommet du rocher que l’eau creuse,
La mort l’attend.

Il va toujours, il va. Mais voilà qu’il arrive,
Tout confiant,
Auprès de la chapelle assise sur la rive
Du Rhin bruyant.

Et sur le seuil rustique il s’agenouille et prie
En sanglotant :
— « Ayez pitié de moi, bonne Vierge Marie
« Que j’aime tant !

« Mère des affligés, vous voyez ma détresse
« Et mon émoi.
« Vous, pour tous les malheurs si pleine de tendresse,
« Secourez-moi ! » —

N’est-elle pas de ceux que le monde abandonne
Le bouclier ?
Ô miracle ! voilà qu’au vieillard elle donne
L’autre soulier.