Page:Van Hasselt - Nouvelles Poésies, 1857.djvu/22

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« Au foyer où toujours m’emportent mes regrets ;
« Car même dans la mort on garde sa chimère,
« Et c’est vous que toujours, dans mes rêves de mère,
« Pour l’enfant de mon cœur c’est vous que j’espérais.

« Que le bonheur brode la trame
« Des jours que les temps vous feront !
« Dieu mit la pitié dans votre âme
« Et la douceur sur votre front :
« Trésor charmant ! trésor austère !
« L’un fait les anges sur la terre,
« L’autre, les anges dans les cieux,
« Pur rayon qui sur tout se pose,
« Et des pleurs du pauvre compose
« Notre écrin le plus précieux.

« Gardez bien, mon enfant, gardez bien l’un et l’autre :
« Car les devoirs sont grands aux temps comme le nôtre.
« Soyez pour toute nuit l’aube d’un jour meilleur,
« La vigne où le passant toujours trouve une grappe,
« La porte où le malheur jamais en vain ne frappe,
« Lui qui boit le mépris où Dieu verse l’amour.

« Soyez la sœur, soyez la mère