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Les tonnerres d’Héré gronder quand nous dormons ?

La Grèce.

Mes oracles éteints, d’où l’esprit se retire,
Se sont tous endormis, ne sachant plus que dire.
Ils gardent le silence, et j’interroge en vain
Les bouches qui parlaient sur le trépied divin.

Le poëte.

Rome, pour mesurer la carte de la terre,
Ta main n’a qu’à lâcher ton aigle militaire.
Rien qu’à ton nom les rois tremblent dans leurs palais.
Ainsi qu’un oiseleur, tu tiens dans tes filets
Toutes les nations, vassales de ton glaive.
Plus de pouvoir humain qui de toi ne relève,
Et le monde a compris que tu tiens sous le ciel
Une des royautés prédites par Daniel.
L’univers pour toi seule enfante ses largesses.
Les siècles à tes pieds entassent leurs sagesses,
Et sur ton Capitole, Olympe radieux,
Ton génie éternel accueille tous les dieux.
Quand ils parlent entre eux, que disent-ils, ô Rome,
Des temps où l’on verra le Verbe se faire homme,
Et parmi les vivants apparaître celui