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Béatrix te regarde. Ô poëte, courage !
Va, parcours jusqu’au bout ton chemin de douleurs.
L’âme se purifie à la source des pleurs,
Et l’aube est plus sereine après la nuit d’orage.

Puis, qu’importe qu’un jour, ô chantre noble et fier,
Les mères, te suivant des yeux sur ton passage,
Pâles de la pâleur qui masque ton visage,
Disent à leurs enfants : « Cet homme a vu l’enfer ? »

Car l’enfer tu l’as vu, tu l’as vu sur la terre ;
L’homme en est le démon, le satan et le roi.
Mais ton ciel rayonnant tu le portes en toi,
Ce paradis dont seul tu connais le mystère.



Avril 1855.