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Étendra le manteau sur nos bords désolés,
Vous vivrez au milieu des lotus aux fleurs roses
Et sous le vert abri des palmiers étoilés.

Mais, le printemps venu, vos ailes palpitantes
Regagneront le nord en automne quitté.
Vous alternez ainsi, tour à tour habitantes
Du sud pendant l’hiver, du nord pendant l’été.

Nous ferons tous un jour aussi notre voyage,
Mais seuls, dans une nuit ténébreuse où les pas
Trébuchent, comme ils font sous un obscur nuage ;
Et, partis une fois, nous n’en reviendrons pas.

Heureux qui trouve au bout de cette route morne,
Ô vaste éternité que rêvent tous nos jours,
Ce bonheur calme et pur qui n’a ni fin ni borne
Sous les palmiers du ciel qui fleuriront toujours !



Octobre 1856.