Page:Van Hasselt - Nouvelles Poésies, 1857.djvu/77

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Ni pour eux que tu fis, chantre aux rhythmes grondants,
Tournoyer à travers tes sept cercles ardents
L’échelle des ténèbres.

Car tu ne songeais pas à ces nains, ô géant.
Le chêne, des buissons dédaigne le néant.
Le soleil ne sait pas un mot de la nuit sombre.
Le diamant se rit du caillou ténébreux,
L’Océan, des lacs noirs et des marais fiévreux,
Et l’aigle, des hiboux, amis obscurs de l’ombre.

Cependant n’as-tu pas, ô mon poëte, dis,
N’as-tu pas, dans ces lieux où hurlent les maudits,
Prisonniers de tes geôles,
N’as-tu pas, dans un coin perdu de ton enfer,
Quelque réchaud usé, quelque vieux gril de fer
Pour y rôtir ces drôles ?

Au fond des régions qu’habitent les damnés,
Dans la cité lugubre où sont les condamnés
Que tu tiens enchaînés dans tes strophes sinistres,
N’as-tu pas, ô poëte aux glorieux destins,
Quelque vieux chevalet où percher ces crétins,
Quelque reste de fouet pour flageller ces cuistres ?