Page:Van Hasselt - Nouvelles Poésies, 1857.djvu/83

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Tant d’abîmes cachés sous nos sentiers fleuris,
De larmes sous nos ris.

Laissez jouer au vent le clair et beau nuage
Que dore le soleil en son flottant voyage.
Le regret assez vite arrive sur nos pas.
Enfant, n’échangez pas

Vos jours riants et purs contre nos jours moroses ;
Ne quittez pas trop tôt votre jardin de roses
Pour notre forêt sombre aux chemins ténébreux
Qui se croisent entre eux.

Restez sous vos berceaux si frais, sur la lisière
Du labyrinthe obscur, béante fondrière ;
Jouissez-y du temps que vous donne le ciel,
De vos heures de miel.

Écoutez-y de loin la rumeur de la chasse
Que la brise à travers les feuilles roule et chasse,
Et, parmi les taillis, la fanfare des cors
Gémissant en accords ;

Et, sous l’acacia, la chanson des mésanges,