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Juin pend à vos rameaux les rubis des cerises,
Et septembre au soleil jaunit vos pommes d’or.

L’été, quand la fraîcheur au fond des bois s’exile
Et que le voyageur chemine en haletant,
Vous avez un abri, vous avez un asile,
Et vous lui dites : « Viens, voyageur, on t’attend. »

Vos racines lui font un moelleux banc de mousse,
Et vos branches, trésor de ceux qui passeront,
Lui tendent leurs fruits mûrs, leur ombre calme et douce,
Pour étancher sa soif et rafraîchir son front.

Vous pratiquez ainsi la loi sublime et tendre,
La loi de charité, la loi de Jésus-Christ.
Arbres, qui donc a pu mieux qu’à nous vous l’apprendre ?
Car vous ne lisez pas Dieu dans un livre écrit.



Septembre 1856.