Page:Van Lerberghe - Les Flaireurs, 1894.djvu/41

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faire aucun mal, ne me reconnais-tu plus ? oh ! ne me regarde pas ainsi avec ces yeux fixes, petite mère, j’ai maintenant peur de toi-même !

(On entend hennir des chevaux.)


LA MÈRE souriante et serrant sa fille contre elle
tandis que de la main droite elle montre la porte.

C’est le carrosse !

Bruit d’une lourde voiture qui s’arrête. Des lumières passent devant la fente de la porte. Dispute. On entend des fragments de phrases mêlées de jurons :
Qu’est-ce que c’est ? Qu’est-ce que c’est ? Veulent pas ouvrir.
Porte fermée. Oh ! la la. Ousqu’il est. Faudra qu’on enfonce.
On est tout mouillé ! C’cadavre ! C’cadavre !
On recommence l’attaque de la porte à coups redoublés.


LA MÈRE qui a écouté bouche béante.

Sainte Vierge Marie !

LA FILLE.

Petite mère, c’est moi qui t’embrasse, regarde et bénis-moi, petite mère, tu es