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LA TERREUR DU FOUET

Avec un grand soupir, le corps s’abandonna. Le visage de Marguerite tombait en avant, contre le bois du lit. Les cordes la retinrent.

Le bras levé, Trichard murmurait d’un air piteux :

— Bon ! Voilà qu’elle tourne de l’œil à présent et elle n’a encore reçu que dix-huit coups, car ceux du début ne comptent pas, je les ai frappés trop vite. Si je la piquais ? La saignée la ferait revenir… Non ! Je lui ai promis vingt-cinq coups de matraque. Quand ça ne coûte rien, il faut être honnête. Elle aura sa ration entière. Nous avons le temps. Nom de Dieu ! il faudra bien qu’elle se réveille. Il n’y a qu’à attendre.

Il attendit. Cela dura un quart d’heure ou à peu près, et lentement, avec un grand soupir douloureux, Marguerite se redressait. La tête se levait d’abord, le buste suivit et elle pensa se mettre debout, mais les liens s’y opposaient, elle retombait sur ses genoux et elle eut ce rire douloureux qui surprenait Trichard. Car il était trop ignorant pour savoir que c’était le rire hystérique, une ma-