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LA TERREUR DU FOUET

médiable. Ce qui était fait, il n’y avait plus à y revenir. Le passé ne se change pas. Quant à l’avenir, elles se sentaient impuissantes à le conjurer.

Toutes deux tremblaient dès que, dans l’escalier, les marches craquaient sous le pas traînard et pesant de Trichard. Elles se sentaient absolument à la merci de cet homme et, par une sorte de pudeur, ni la mère ni la fille ne songeaient à se consoler par des paroles ; à échanger, dans un babil, leurs angoisses. Chacune remâchait en silence le souvenir des injures et des sévices. Si leur mutuelle tendresse se trouvait fortifiée par leur détresse commune, c’étaient les multiples attentions de l’une pour l’autre qui en témoignaient et non pas de vaines récriminations. Même la pauvre mère ignorait le remords et l’infortunée Marguerite la rancune. Aucune des deux femmes ne se disait qu’avec un peu d’énergie, en faisant intervenir le commissaire de police, le monstre qu’elles redoutaient pouvait être réduit à l’impuissance.

Elles avaient trop courbé la tête sous le joug. À