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LA TERREUR DU FOUET

voyait plus. Mme Trichard s’épuisait à fabriquer des accessoires pour les cotillons et, comme elle était fort habile, elle réalisait d’assez beaux gains. L’aisance aurait pu régner dans ce ménage, si le mari avait été un autre homme.

Il ruminait maintenant tout un projet concernant ses deux petites filles, Berthe et Rose. Elles n’étaient pas des plus jolies à la vérité et ne pouvaient être comparées à Marguerite, mais il comptait sur l’attrait de leur extrême jeunesse. Toutefois, il voulait d’abord voir ce que Marguerite allait pouvoir rapporter et il se promettait bien, pour les deux petites, de se passer de l’intermédiaire par trop onéreux de Mme Klotz. Il entendait être lui-même le proxénète et, épargnant le courtage, mettre tout le profit dans sa poche.

Il était resté taciturne et enfermé durant les deux jours qu’il avait accordés à Marguerite pour sa guérison. De temps en temps il l’avait bien fixée d’un regard, sous lequel, frissonnante, elle s’était recroquevillée dans son lit. Mais il n’avait rien dit.