qu’ils eussent pu dire au juste pourquoi. Ils ne savaient comment le mettre dehors, ce malheureux ayant une force d’inertie qui, en la circonstance, lui remplaçait la volonté ; les affronts tombaient sur lui sans qu’il parût les entendre, et, vraiment, pour s’en débarrasser, il eût fallu recourir à la violence, le prendre aux épaules et le traîner dans la rue, ce que ses hôtes redoutaient de faire à cause du scandale : les voisins en auraient pu jaser, et l’on a bien mauvaise grâce à ne pas secourir ses proches quand ils sont dans le besoin.
On lui chercha un emploi… Vainement. Les jours passèrent, les semaines, les mois : Juste Herbos ne s’en allait pas ; il portait les vieux habits de son parent, se restaurait à sa table, « vivait des Looze », comme ceux-ci disaient.
Et ce garçon toujours entre eux, dans leur intimité, les excédait. Lui se montrait doux, serviable et fidèle, mais très « loque », sans aucune suite dans les idées, sans aucune susceptibilité dans l’âme.
En attendant qu’il eût une place, il voulut pourtant se rendre utile : il aidait les servantes dans leur besogne, se chargeait des gros ouvrages durs aux mains féminines ; au printemps, à l’époque du « nettoyage », ce fut lui qui enleva et remit les