Page:Vandervelde - La Belgique et le Congo, le passé, le présent, l’avenir.djvu/32

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

tion interrnationale en État se présente sous des formes assez vagues.

Dans la Revue de droit international du 1er juin 1883, par exemple, Émile de Laveleye propose de reconnaître la neutralité du Congo, de confier le règlement de tout ce qui concerne le régime du grand fleuve à une Commission internationale, comme on l’a fait pour le Danube ; ou, tout au moins, de reconnaitre la neutralité des stations hospitalières et humanitaires déjà fondées ou qui se fonderont ultérieurement au Congo. Quelques mois après, le 4 septembre, M. Moynier développe des idées analogues dans un mémoire lu à l’Institut de droit international à Munich. Il déclare que le but essentiel à poursuivre est « la liberté pour tout le monde de naviguer, soit sur le Congo lui-même, soit sur ses affluents directs et ses autres tributaires, et d’y trafiquer pacifiquement en tout temps. On vise à ce que le droit de circuler sur ce vaste réseau fluvial ne puisse pas devenir l’objet d’un monopole, à ce que l’accès en soit toujours permis, et à ce qu’aucune entrave ne soit mise à l’activité civilisatrice d’un peuple quelconque dans ses parties navigables. »

Mais, pendant que les théoriciens dissertent sur le meilleur régime à établir au Congo, les gouvernements français, anglais, portugais, chez qui l’indifférence des premiers temps a fait place à une activité fiévreuse, menacent dans ses œuvres vives l’œuvre créée par l’Association internationale. Au début de 1884, la France revendique la rive méridionale du Pool, sur laquelle Brazza a planté son drapeau Le Portugal relève ses prétentions historiques à la souveraineté du Bas Congo. L’Angleterre, par le traité du 26 février 1884, lui reconnaît la possession du littoral et des deux rives du fleuve jusqu’à Noki

Or, le triomphe des revendications françaises sur le Pool, c’est la ruine des entreprises de l’Association dans le Haut : celui des prétentions portugaises sur le littoral, c’était l’insuccès dans le Bas et la fermeture de tout débouché vers la mer.