Page:Vanloo, Leterrier et Tréfeu, Le Voyage dans la Lune, 1877.djvu/114

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

VLAN, de même.

Laisse-moi faire. (Haut.) Maintenant, mesdames et messieurs, permettez-moi d’appeler votre attention sur une découverte aussi précieuse qu’utile… Depuis que je suis sur le trô… (Se reprenant.) depuis que j’exerce sur les places publiques, (À part.) un peu plus j’allais me couper ! (Haut.) depuis dis-je, que j’exerce sur les places publiques, je n’ai encore rien vu de semblable… Avez-vous un vieux chapeau ? oui, n’est-ce pas ? (Désignant le bourgeois qui est au milieu de la foule.) J’aperçois justement monsieur qui en a un d’une malpropreté repoussante… Passez-moi le chapeau de monsieur !…

LE BOURGEOIS.

Mais…

On lui enlève son chapeau qu’on passe à Vlan.
VLAN.

Horrible, votre chapeau, monsieur… je ne comprends pas que vous osiez sortir avec un chapeau pareil.

LE BOURGEOIS, furieux.

Monsieur !…

VLAN.

Enfin, n’importe… pour quatre francs, je vous en rendrai un neuf. Passez-moi les quatre francs de monsieur…

LE BOURGEOIS.

Mais…

VLAN.

Passez moi les quatre francs de monsieur !… (On fouille le bourgeois et on lui prend de l’argent qu’on fait passer à Vlan.) Merci… À présent regardez bien ce que je fais du chapeau… (Il l’aplatit, le déchire et le foule aux pieds, après quoi il le rend gracieusement au bourgeois.) Monsieur…

LE BOURGEOIS.

Mais ce n’est plus un chapeau !… vous m’en aviez promis un neuf.

VLAN.

Un neuf… c’est juste… (Tirant un œuf de sa poche.) Un œuf à monsieur, voilà.

On rit.