Page:Vanloo, Leterrier et Tréfeu, Le Voyage dans la Lune, 1877.djvu/36

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VLAN.

La machine ?… Quelle machine ?

MICROSCOPE.

Oh ! mon Dieu, une machine bien simple… un canon.

VLAN et CAPRICE.

Un canon !

MICROSCOPE.

Un canon qui a vingt lieues de longueur.

VLAN.

Ah ça ! est-ce que par hasard tu voudrais faire partir mon fils en canon ?

MICROSCOPE.

Pourquoi pas ?

VLAN.

Comment ! pourquoi pas ? mais parce qu’on ne part pas en canon… ça n’est pas dans les habitudes.

MICROSCOPE.

Dame, il n’est pas dans les habitudes non plus d’aller dans la lune.

CAPRICE.

Ma foi ! il a raison ! et je veux…

VLAN.

Une minute ! (À Microscope.) Avec quoi chargeras-tu ton canon ?

MICROSCOPE.

Avec de la poudre… 300 mille kilogrammes suffiront, vous comprenez… Nous nous mettrons bien en face de la lune, nous visons, nous mettons au point. On part, et en peu de temps… on est arrivé à destination.

CAPRICE.

Et comment y entre-t-on dans ce canon ?

MICROSCOPE.

J’ai tout prévu. Par une tabatière placée sur la culasse et communiquant avec un obus en acier fondu…

VLAN.

Mais on y étouffera dans cet obus.