directrice. Malheureusement, un engagement retenait encore pour plus d’un an Marguerite Ugalde chez Brasseur qui, cela se comprend, n’aurait jamais consenti à lui rendre sa liberté au profit d’une maison rivale. Enfin, au moment où l’on allait désespérer, Mme Ugalde nous dit avec triomphe :
— J’ai trouvé notre affaire ! Vous verrez cela demain.
Le lendemain, qui arrivait au théâtre ? Jeanne Granier en personne, la Granier de Giroflé, de la Petite Mariée et du Petit Duc, qui n’avait pas paru sur la scène depuis quelque temps déjà et auprès de laquelle il avait fallu dépenser des trésors de diplomatie et d’éloquence pour la décider à y reparaître de cette façon un peu inattendue. Après avoir pris connaissance du rôle et de la musique, elle se déclarait prête à répéter immédiatement, et, avec une pareille artiste, si gaie et si vivante, le temps perdu fut vite rattrapé. Après une répétition générale — combien différente de l’autre ! — la pièce était définitivement affichée et ne pouvait manquer de réussir, avec une distribution où, en dehors du nom de notre providentielle étoile, figuraient ceux de Maugé, de Vauthier — encore une ancienne connaissance, à moi — et de Mily-Meyer, une autre de mes interprètes préférées.