— Écoutez, cette scène m’ennuie beaucoup, devant le public, ces gaillards-là, pour se payer la tête de leur directeur, seraient bien capables de me bousculer réellement et de me passer à tabac. Voulez-vous me laisser faire ? Je crois que j’ai trouvé quelque chose.
Et quand arriva l’ordre, Brasseur, arrêtant du reste les hommes prêts à se précipiter :
— C’est inutile ! Je sais où c’est !… Messieurs, permettez-moi de vous conduire.
Et il sortit de scène avec noblesse, en prenant le bras de deux des acolytes : ce fut irrésistible !
Dans le Droit d’aînesse, eurent lieu les vrais débuts d’Albert Brasseur, qui, jusque-là, n’avait paru qu’une seule fois sur le théâtre paternel, dans un petit rôle de la Cantinière, avant d’aller faire son volontariat. Tout d’abord, le père avait montré quelque répugnance à le laisser monter sur les planches, mais allez donc empêcher un bon chien de chasser de race ! Il avait, dans notre pièce, le rôle d’un tout jeune garçon que l’on prend pour une fille et que l’on force à revêtir les habits de son soi-disant sexe, pour le reconduire au couvent. Il était tout à fait charmant de grâce ingénue et cocasse, sous son cos-