Page:Variétés Tome I.djvu/18

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lation de quelque gaillardise ne sont que plus agreables, de mesme que le printemps plus récréatif par les froidures d’un importun hyver. Il vaut mieux rire franchement et avecques ses amis, et sans crainte, que faire la chattemitte et estre du nombre de ceux qui furtim coëunt et sua furta regunt.

À CE LIVRET.

Passe, tu es assez fort,
Ton humeur est ta conduite,
L’on ne te peut faire tort,
Tes ennemys sont en fuite.

PARADOXE
SUR LES CHOSES PETITES.

Parvi parva decent, à petit mercier petit pannier. Voyons d’où vient la cause efficiente de ceste matiere. Hier justement à deux heures et demye deux minutes, et un moment après midy, estant au jour d’une vieille fenestre casuellement trivialle, appuyé comme un Astrophile, j’entendy deux grosses chambrières grasses, grosses et rebondies, dont l’une complaignante disoit : Hélas ! qu’il m’ennuye en ceste ville ! Les hommes y sont si petits qu’il n’y a ny sel ny saulce. Comment! lui respondit sa camarade ; il en arrive tous les jours de si grands, de si gros et de si longs à votre logis, que n’en prenez-vous quelqu’un pour le prix de vostre argent ? Sur ce discours, la