Page:Variétés Tome I.djvu/212

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S’ils ne plaident point, je gaigne pour les accorder, et toutesfois il y en a un pour lequel je demande justice.

— Plaidez.

— Je suis pour Rolland Patrouillart, pauvre homme qui exerce un office de charbonnier soubs monsieur… Monsieur le lieutenant, je n’oserois le nommer, d’autant qu’il est officier de la ville. Quoy que s’en soit, cet office luy est escheu par droict de bienseance, qu’il garde et fait exercer par autruy et en tire le revenu. Or, monsieur, en rendant compte par ma partie des voyages qu’il a faicts, il s’est trouvé que ma partie luy en avoit frippé quatre ou cinq, pour laquelle fripperie, outre qu’il a esté battu et frappé, il l’a depossedé de sa charge, si bien qu’à present il n’a le moyen de vivre. Il demande à estre reintegré ou recompensé.

— Escrivez, greffier :

« Nous ordonnons que le pourveu des offices les exercera en personne, fust-il eschevin8, afin que l’on cognoisse à sa mine de quel mestier il est, si mieux il n’ayme reintegrer ledit Patrouillart. »

Un autre.

— Pamperon, Pamperon, ne vous amusez pas tant à manger des lamproyons ; vous donnez plus de pratique aux apotiquaires qu’à ma justice.



8. Les échevins disposoient de ces offices de charbonniers, et les vendoient à de pauvres gens, qui les exerçoient à leur profit. Il est parlé de ce trafic des petits métiers dans le Caquet de l’accouchée (première journée du Recueil général, ad fin.) V. la note de notre édition.