Page:Variétés Tome I.djvu/238

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Peut-estre dix fois plus que moy ;
Mais encor que cela deplaise,
Je les entendois à mon aise ;
Car peut-on, sans ces deplaisirs,
Satisfaire mieux ses desirs
Que de passer toute sa vie
Dans des lieux qui feroient envie
Aux esprits les plus delicats,
Demeurant tantost sur les bras,
Tantost sur la gorge charmante
De Philis ou bien d’Amaranthe ?
Quel plaisir de toucher à nu
Un beau sein tout nouveau venu !
De baiser les lys d’un visage
Non terni par l’excès de l’age !
De toucher l’embonpoint d’un bras !
Mais à tous ces plaisirs, helas !
Je decouvre bien du meconte.
Un edit nous comble de honte,
Mon cœur en est tout abattu.
Mais quoy ! mon cœur, faisons vertu
Des necessités de la vie,
Et, prenant desormais l’envie
De renoncer à ce plaisir,
Que pourrions-nous, icy, choisir
Qui nous pût estre convenable,
Ou qui pût estre comparable,
Pour ne plus tourner à tout vent,

Comme d’entrer dans un couvent ?

C’estoit assez bien raisonner, ce me semble, pour une Dentelle qui venoit d’un païs où la liberté de