Page:Variétés Tome I.djvu/293

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devant luy comme le mâtin d’un berger fait un troupeau. Belle comparaison ! laissez-la passer.

Le singe, farci d’une ardeur guenonique, lorgnant nôtre guerrier le fer en main, se presenta pour luy alonger une botte de quarte. Bergerac, dans l’agitation où il se trouvoit, crût que le singe etoit un laquais et l’embrocha tout vif. Ô ! quelle desolation pour Brioché !

Animal sans pareil, s’écria-t-il, larmoyant comme un veau, t’avois-je doüé de tant de gentillesses pour te faire transpercer la bedaine ? Digne amusement de la canaille, introducteur du divertissement marionnettique, cher Fagotin de mes lucratives folies, utile


quais de porter l’épée se trouve aussi dans la déclaration royale de 1654, rendue à propos du meurtre de M. Tilladet, et que nous avons citée tout à l’heure. Ce règlement contre les laquais décidoit, dit Gui-Patin (loc. cit.), « que, pour empêcher de tels abus, ils ne porteroient plus d’épée, ni aucune arme à feu, sur peine de la vie.... Cette déclaration, ajoute-t-il, a été envoyée au parlement pour être vérifiée et publiée. Cela a été fait. Elle est affichée par tous les carrefours et publiée par la ville ; mais je ne sais combien de temps elle sera observée. » Elle le fut fidèlement, et la tranquillité publique s’en trouva bien. Les laquais firent toujours du désordre, mais n’allèrent plus jusqu’à l’assassinat. On lit dans les Annales de la cour et de Paris, pour les années 1697 et 1698, in-8, t. 2, p. 106, à propos d’une esclandre de laquais dans les Tuileries : « Ces malheureux donnent de temps en temps quelque scène au public ; et c’étoit encore bien pis quand ils portoient des épées : il n’y en avoit point qui ne fît tous les jours quelque insolence ; et l’on eut grande raison quand on leur en interdit le port. »