Il faut laisser aux villageoises
Nos chaperons et nos collets10.
Elle est venuë d’un village
Pour espouser un advocat ;
Mais tout d’un coup, en son veufvage,
Elle a bien haussé son estat.
Les couvrechefs11 en veulent estre
Aussi bien que les chaperons,
Et se disent à la fenestre :
Voilà la royne des brandons12 !
Mais il est plus probable que ce mot florets doit s’entendre ici pour les touffes de fleurs et de verdure que la Mijolette s’étoit mises dans les cheveux. Ainsi s’explique le nom de royne des brandons que lui donnent plus loin les paysannes.
10. Encore un objet de la toilette modeste des bourgeoises ; elles devoient s’en tenir au simple collet monté. S’il s’élevoit peu à peu jusqu’à devenir un collet à cinq étages, il encouroit le blâme des matrones.
11. L’auteur entend parler ici des paysannes, et il les désigne par leur coiffure, qui, surtout en Normandie et en Picardie, consistoit en un couvre-chef « morceau de toile empesée et tortillée dont elles entouroient leur tête. » Dict. de Trévoux.
12. Ce mot doit se prendre ici dans le sens qu’il avoit souvent alors, surtout à Lyon, ou l’on n’appeloit pas autrement les rameaux verts du dimanche qui précède Pâques, et qu’on nommoit pour cela dimanche des brandons.