Page:Variétés Tome I.djvu/324

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D’avantage nous avons trois clercs4, dont le maistre clerc, qui a sa plume aussi douce et charmante comme sa voix ; je n’ay qu’à me plaindre à luy quand j’ay affaire de quelque chose, incontinent j’ay tout ce que je veux avoir de luy, fusse argent ou autre chose.

Une autre grosse vesse de la même rue : Vramy, vous nous la baillez belle ! j’ayme bien mieux le charnage5 que le caresme, car on ne l’ait pas un enfant d’un hareng ; j’ayme bien mieux voir une bonne grosse andouille en ma marmitte avec quatre jambons qu’un meschant flanchet de morüe.

Il en vint une autre d’auprès la Croix-du-Tiroir : Je demeure, dit-elle, chez un drappier. Ils sont fort chiches ; mais nos garçons sont fort bons enfans, car quand tout le monde est retiré, et que je lave ma vaisselle, ils prennent la peine de me prester leur lavette, et après je vois à la cave et leur tire du meilleur, et font la coulation ensemble6.

Il y vint une petite affriolée de la rue Sainct-Denys, assez proche du Chastelet, qui a les pasles couleurs. Il n’est que demeurer chez les marchands, dit-elle,


4. Tout étoit bon pour les chambrières :

Autant le beau comme le laid,
Et le maistre que le valet,
Étoient reçus de la Doucette.

(Les Folastries de la bonne chambrière à Janot, Parisien, recitées au bouc de Estienne Jodelle.)

5. Temps opposé au carême, où il étoit permis de manger de la chair.

6. Ces pique-niques comptoient parmi les plus chers amusements des servantes. Voici ce que dit, dans les Ruses et