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Histoires espouvantables de deux magiciens1.

Il n’y a rien au monde qui soit si capable de trouver place dans un esprit malsain et qui a tant soit peu esté haleiné du vent d’ambition et des vanitez mondaines, que l’imaginaire contentement de la possession des richesses et de la vaine jouissance des grandeurs et dignitez terrestres. C’est ce qui fait que beaucoup d’hommes couverts toutefois d’un faux masque de chrestiens font banqueroute à leur conscience, et,


1. M. Leber (V. Catalogue de sa bibliothèque, nº 4222, t. II, p. 266) pense qu’il s’agit ici 1º « du fameux Cosme Ruggieri, ou, comme on disoit alors, Cosme le Florentin », astrologue de Catherine de Médicis ; 2º du maréchal d’Ancre , « pour lequel le bon peuple faisoit des vœux de potence et de bûcher », et qui pourtant, ajoute M. Leber, ne s’en portoit pas moins bien alors. Il a raison pour l’un, et tort, je crois, pour l’autre. Je préfère l’opinion émise dans la Biographie universelle (supplément), au mot Ruggieri. Notre pièce y est citée, et, sans se préoccuper de pseudonymes, on y conserve au premier de nos deux magiciens son nom de César, qu’un sorcier de ce temps-là portait en effet. Quant au second, c’est Ruggieri. Tout s’accorde à le prouver, notamment la date de sa mort, qui eut lieu en effet dans la Semaine-Sainte de 1615. V. le Mercure françois, t. IV, p. 46.