Page:Variétés Tome I.djvu/343

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sans y oublier la poudre de Chypre3, qu’elles pourront y applicquer avec une houppe de soie qu’elles tiendront pour cet effet ordinairement dans leurs petites boites, et surtout que, si tant est qu’elles aient recours aux fausses perruques, comme il n’est pas que quelqu’une n’est fait quelque voyage au royaume de Suède4, et pourront avoir passé la forêt de la Pellade5, qu’elles applicquent ces susdicts cheveux revenant à leurs sourcils.

Item, celles qui auront le visage blanc de trop, ainsi que pasle, trop rouge ou trop triste, elles pourront, pour la blancheur, y appliquer le vermillon destrempé sur la rondeur de leurs joues ; et pour la rougeur, le blanc d’Espagne deslayé assez clairement, qu’elles appliqueront très doucement sur leurs visages, et sans y oublier la petite mouche6 noire sur


perdu en Angleterre, du moins chez les femmes (V. Fr. Junius, Comment. de Comâ, cap. 1.)

3. La première fois qu’il est parlé de la poudre pour les cheveux à cette époque, c’est dans le Journal de l’Estoille : il y est dit qu’en 1593, on vit se promener à Paris des religieuses frisées et poudrées.

4. « Manière de parler figurée qui signifie suer… le mal de Naples. » Leroux, Dict. comique.

5. Maladie du cuir chevelu, suite ordinaire d’un autre mal. S.-Amant a dit :

Que la tigne, que la pelade,
Se jette dessus ma salade.

6. C’est une mode qui ne datoit alors que de quelques années. V. Tallemant, édit. in-8º, t. III, p. 326, et L. de Laborde, le Palais Mazarin, p. 318, note 368.