Page:Variétés Tome I.djvu/345

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bastards7, qui relèvent fort par derrière. Par iceluy moyen, on ne verra point cette desfectuosité.

Item, celles qui auront soufflé l’alquemie devant le siége de Soissons8, quy seront maigres et descharnées, il faut pour cela faire paroistre d’une assez bonne façon, portant leurs coiffeures fort estroictes, et leurs collets assez petits, et leurs robbes moderement garnies.

Item, celles qui seront boiteuses, il leur est necessaire de porter un soulier plus haut que l’autre.

Item, celles quy seront d’une petite stature, et quy seront restées de la race des pygmés, pourront estre en un instant, sans esternuer, ne leur dire que Dieu les croisse, se faire de la riche taille par le moyen d’un soulier d’un demy-pied de liége de haut, quy sera caché par leurs longues robbes, et par ainsy, où la nature a denié la bienseance, il est necessaire de la trouver par artifice.

De plus, il vous est necessaire, chères compatriotes, qu’outre la bienseance des habits il se faut estudier à former vos actions, affin que l’un corresponde à l’autre, et que par ce moyen vous puissiez


7. Les vertugadins, si « favorables aux filles qui s’étoient laissé gâter la taille », comme il est dit dans le dictionnaire des jésuites de Trévoux, étoient pour cela nommés ironiquement vertu-gardiens. Les Espagnols, qui furent les derniers à en conserver la mode, les appeloient sérieusement garde-infante.

8. J’ignore ce qui se cache ici ; je soupçonne seulement une grosse obscénité. La ribaudie de Soissons étoit déjà proverbiale au XIIIe siècle. Il en est parlé dans le Dit de l’Apostoile.