Page:Variétés Tome I.djvu/41

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Les Chrestiens devroient avoir honte que les payens leur façent leçon, comme font aussi les satyriques en plusieurs endroits, de fuir la recherche de ce que Dieu nous a voulu exprès cacher, pour nous contenir dans les bornes de l’humanité, de la modestie et de la loy. Le diable ne se mesle pas dans ces folles et vaines ames qui se laissent emporter hors les termes de la nature, et les pousse à vouloir faire comme luy, quand il voulut non pas estre Dieu, car il connoissoit bien cela estre impossible, mais il eust cette ambition d’estre egal à Dieu. Je n’ai pas ouy dire autre chose de ce Florentin, c’est ce qui m’empesche de faire un asseuré jugement de luy ; toutefois, ce qui luy arriva le jour du mardy sainct, en la nuict, peut faire croire qu’il n’avoit pas l’ame meilleure que celuy qui luy fraya le chemin quatre jours auparavant ; au contraire, qu’il estoit plus pernicieux et endiablé que l’autre, et que ses entreprises estoient plus haultes, puisque Dieu luy a faict sentir la juste rigueur de sa justice par l’entremise de Sathan, qui fut sur la minuict dans sa chambre, et, disent l’homme et le laquais de ce Florentin , qu’ils n’entendirent rien qu’un grand bruit quy sembloit faire abismer toute la maison, et que le matin ils trouvèrent leur maistre mort, hors de son lict, ayant la tête tournée le devant derrière.

Telle fut la juste recompence que ces impies et abominables receurent, qui, infidèles et ingrats envers leur Createur, s’estoient empestrés dans les lacs de Sathan, ennemy juré du genre humain, lequel, après les avoir chastiez en ce monde, les a