Page:Variétés Tome I.djvu/93

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Hos vitare stude, nam sunt de germine Jude.

Tr. Tr. la. fla. Normanos dicitur esse.

Pontoise. Ce n’est sans cause qu’ils sont hays, car ils ont faict tant de maux qu’on en feroit une pleine Bible de leur tyrannie.

Sebastien Munster, en sa Cosmographie, recite qu’eux partant du païs Dace, d’où ils ont prins leur origine, pour venir au pays où ils sont de present, allèrent par la grande mer oceanne, ravissant tout, comme pirastes et escumeurs de mer ; abordant à Nantes, en Bretagne, entrèrent en la grande eglise, et là, tuèrent l’evesque dudict lieu, lequel celebroit la saincte messe, ainsi que recitent Sigebertus et le Theatre de la vie humaine, liv. 14. Ils mirent le feu en l’abbaye des Jumièges, où estoient plus de neuf cents religieux, lequel lieu demeura desert et inhabitable environ l’espace de trente ans, ainsi que recite maistre Robert Guaguin et maistre Nicolle Gilles, historiographes françois. Ils ont d’abondant quelquefois bruslé les abbayes de Sainct-Germain-des-Prez et Saincte-Geneviève, lesquelles, pour lors, estoyent hors la ville, tellement que les religieux desdictes abbayes ne recepvoyent jamais pour estre religieux aucuns qui se disent de Normandie8.

Paris. Je le crois bien, et si je l’ay veu et ouy par experience, et qui plus est, quand ils chantent


8. À tous ces méfaits des Normands, Pontoise auroit pu ajouter la prise et l’incendie de son château, dont s’emparèrent les hommes du nord, et qu’ils brûlèrent en 880 ou 883. C’est peut-être du souvenir qu’on en avoit gardé que venoit la haine des gens de Pontoise contre les Normands.