Page:Variétés Tome II.djvu/273

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pulé entre mes plus joyeuses fantaisies les an et jour que dessus.

Signé : Turlupin8 et Pierre Dupuis9.



8. Son nom de famille étoit Henri Legrand, son sobriquet Belleville, et son nom de théâtre Turlupin. Il jouoit les valets fourbes et intrigants, et étoit ainsi à l’hôtel de Bourgogne ce qu’étoit le Briguella au théâtre italien du Petit-Bourbon. « Ils portoient un même masque, dit Boucher d’Argis, et on ne voyoit d’autre différence entre eux que celle qu’on remarque en un tableau, entre un original et une excellente copie. » Var. histor., phys. et litt., t. 1er, 2e partie, p. 505. — Un faiseur de pasquils de ce temps-là l’a appelé

Grand maistre Alliboron, ennemi de tristesse.

« Quoiqu’il fût roussâtre, dit Robinet, il étoit bel homme, bien fait, et avoit bonne mine. Il étoit adroit, fin, dissimulé et agréable dans la conversation. » C’est ce qui mit à la mode ce genre de plaisanteries équivoquées dont Boileau a gémi, dont s’est moqué Molière. Sorel, avant eux, avoit ainsi parlé de ce genre d’esprit à propos d’un livre bourré de turlupinades : « Il n’y avoit rien là dedans à apprendre que des pointes qui avoient beaucoup d’air de celles de Turlupin, lesquelles estoient mêlées hors de propos parmy les choses sérieuses. » Histoire comique de Francion, Paris, 1663, in-8, p. 584.

9. V. sur ce fou, qui couroit alors les rues de Paris, une longue note de notre édition des Caquets de l’Accouchée, p. 278. Nous ajouterons ici que Regnier le nomme au 72e vers de la 6e satire ; que Bruscambille, dans ses Paradoxes (Paris, 1622, p. 45), l’appelle maistre Pierre Dupuy, archifol en robe longue, et que, selon Desmarais, il couroit les rues, portant un vieux chapeau à son pié en guise de soulier (Défense du poème épique, p. 73).