Page:Variétés Tome II.djvu/64

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Estant doncq de ce point resoult en son courage,
Vers le pole il eslève et ses mains et visage,
Et puis à basse voix prie ainsi l’Eternel :
Ô bon Dieu ! qui tousjours as eu soin paternel
De tes aimez esleuz, fortifie ma dextre,
Afin qu’à ce midy, d’une vigueur adextre,
Elle puisse atterrer ce prince audacieux,
Qui pour te descepter veut escheller les cieux ;
Et puisque ta bonté, nonobstant mille orages,
A faict veoir à ma nef les hollandois rivages,
Permets-moy d’enfondrer de ce plomb venimeux,
Afin que je redonne à la Belge franchise,
À ton nom son honneur, et sa paix à l’Eglise.

Les cruels et horribles tormens de Balthazar Gerard, Bourguignon, vray martyr, soufferts en l’execution de sa glorieuse et memorable mort, pour avoir tué Guillaume de Nassau, prince d’Orenge, ennemi de son roy et de l’Eglise catholique.

Le plus grand et seul victorieux de tous les martyrs est Christ, et en Christ les martyrs ont mis toute leur esperance. Christ a promis de nous donner et langage et sapience ; de Christ les martyrs confessent tenir ce qui est de leur foi pour respondre aux