Page:Variétés Tome II.djvu/83

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homme en la ville de Rome habillé en evesque. Si l’evesque de Concordia eust eu quelque soupçon de la qualité de Fava, il l’eust lors perdu par ce tesmoignage que luy en donnoit dom Martino.

Fava, suivant ce qu’il avoit fait entendre à l’evesque de Concordia, feint d’avoir escrit et laissé passer dix jours, qui estoit le temps qu’un courrier pouvoit sejourner pour aller de Padoüe à Naples et retourner de Naples à Venise, et au bout de ce temps baille à Octavio Oliva, l’un des frères de sa femme qu’il avoit mené avec luy, un pacquet de lettres, afin de l’aller porter (comme courrier venant de Naples) à Venise, en la maison d’Angelo Bossa, marchand banquier, oncle et correspondant d’Alexandre Bossa, banquier, demeurant à Naples.

Le pacquet est rendu par Octavio Oliva à Angelo Bossa, qui trouve dedans une lettre à lui adressante de la part d’Alexandre Bossa, et un autre pacquet de trois lettres qui venoient du marquis de Sainct-Arme, et s’adressoient, l’une à l’evesque de Venafry, l’autre à l’evesque de Concordia, et la dernière à Antonio Bertoloni. Ce pacquet de trois lettres est envoyé par Angelo Bossa à l’evesque de Concordia. L’evesque de Concordia, ayant veu sa lettre, manda l’evesque de Venafry, luy rendit la sienne, et fit pareillement tenir à Venise celle d’Antonio Bertoloni, avec un advis qu’il luy donnoit de cet affaire, non pas qu’il luy dist que celuy pour lequel il avoit à recevoir les dix mil ducats fust l’evesque de Venafry, ny la cause pour laquelle le negoce se traittoit de ceste façon, mais simplement le prioit de recevoir ceste somme pour un prelat de ses amis, lors-