Page:Variétés Tome III.djvu/116

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a sagement et prudemment pourveu17), camelots, sarges, maroquins et autres marchandises, toutes lesquelles nous doivent estre comme indifferents.

Paris, dis-je, est maintenant sans pair par la manufacture des plus belles et riches tapisseries du monde et pour les tableaux les plus exquis. Nous avons aussi Sainct-Quentin, en Picardie ; Laval, au Maine ; Louviers, en Normandie, et autres lieux qui sont remplis d’un nombre infiny d’ouvriers, autant parfaicts en cet ouvrage qu’il s’en puisse trouver dans l’Europe, et de present il se fait des toilles aussi belles, bonnes et fines que celles qu’on apporte d’Hollande et autres endroits18, et aussi qu’il y a


17. « Les marchands de Flandre faisoient avec nous de si gros profits que Henri IV avoit defendu, sous peines corporelles, toutes relations commerciales avec eux. » (Palma Cayet, 1604, loc. cit., p. 285–287.) Il paroît que Louis XIII avoit maintenu cette prohibition rigoureuse. C’est surtout à l’occasion de l’établissement à Paris de la fabrique de tapisserie des sieurs Laplanche et Comans que Henri IV prit de sévères mesures contre les importations flamandes. (Extraits des registres de l’Hôtel-de-Ville, Biblioth. imp., fonds Colbert, vol. 252, p. 533–534.) On menaça d’expulsion « les tuisliers et tapissiers flamands qui ne vouloient laisser le secret de leur industrie en France. » Ceux qui se soumirent obtinrent seuls des lettres de naturalité. (Laffemas, Recueil présenté au roy, etc., § 10.)

18. Ce passage prouve que ce que Laffemas ne faisoit qu’espérer en 1604 s’étoit réalisé. « La manufacture nouvelle de toilles fines et façon d’Hollande, et autres semblables, qui sont si chères, dit-il, ne s’est faite jusqu’à present en France, et sommes contraints de les achepter des estrangers, où il se transporte une grande quantité d’or et d’argent, com-