Page:Variétés Tome III.djvu/134

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Ainsi dit Cerilas d’un geste furieux,
Roüant dedans la teste incessamment les yeux.
Bacchus, qui l’entendit, d’un bruit espouvantable
Fit trembler à l’instant les treteaux et la table,
Sans que les vases pleins de la liqueur du dieu
Fussent aucunement esbranlez en ce lieu :
Tesmoignage certain qu’il ne mit en arrière
De son humble subject la devote prière ;


Bibliographie agronomique, 1810, in-8 : « Il y a, dit-il, aux environs de Vendôme, dans l’ancien patrimoine de Henri IV, une espèce de raisin que, dans le pays, on nomme suren. Il produit un vin blanc très agréable à boire, et que les gourmets conservent avec soin, parcequ’il devient meilleur en vieillissant. Henri IV faisoit venir de ce vin à sa cour, et le trouvoit très bon. C’en fut assez pour qu’il parût excellent aux courtisans, et l’on but, pendant son règne, du vin de suren. Il existe encore, près de Vendôme, un clos de vigne qu’on appelle la Closerie de Henri IV. Louis XIII n’ayant pas pour ce vin la prédilection de son père, ce vin passa de mode… » Un des Annuaires statistiques du département de Loir-et-Cher a confirmé le fait. Ronsard, en bon Vendômois, avoit sans doute aidé à la renommée de ce vin de suren, lui qui, dans l’ode 21e de son livre 3, a chanté ainsi le vin de Prépatour, qui se récolte à peu près dans les mêmes vignobles :

Que celui dans une coupe
Toute d’or boive à la troupe
De son vin de Prépatour,
À qui la vigne succède,
Et près Vendôme en possède
Cinquante arpents en un tour.

Il convenoit bien à Colletet, cet idolâtre de Ronsard, de vanter comme il le fait ici un vin de son pays, et qu’il avoit aimé.