Page:Variétés Tome III.djvu/187

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De plaisants, de Rogers Bon-Temps,
De flannières6, de macquerelles,
De faiseurs de laict aux mamelles ;
De faux tesmoins, faux rapporteurs,
De fabulistes, de menteurs,
De semeurs de fausses sciences,
D’escamoteurs de consciences,
De corrupteurs de magistrats,
Bref, mille et mille autres fatras,
Qui, pullulant parmy les hommes
En ce maudit siècle où nous sommes,
N’empoisonnoient l’antiquité.
La Deesse de verité
Sur son cube estoit toute nue ;
Justice marchoit retenue,
Sans colère, faveur ne choix,
Au gouvernement de ses loix ;
L’orrible vipère d’envie
De l’enfer n’estoit point sortie ;
La noblesse aimoit la vertu ;
Le noble en estoit revestu ;
C’estoit son clinquant, son pennache,
Son pend’-oreille, sa moustache ;
L’Esglise en sa splendeur estoit,
Et dedans ses flancs ne portoit
Tant de serviteurs d’Elisée ;
Sa robbe n’estoit divisée
Par ces Simons magiciens7,



6. Flâneuses, coureuses. Pour toute femme prenant du plaisir, on disoit qu’elle étoit flanière. V. la 132e lettre de Voiture, à Mlle de Rambouillet.

7. Simon le Magicien, fameux hérésiarque du premier