Page:Variétés Tome III.djvu/218

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Les uns, vestus à la legère,
Tenoiont la place de derrière :
Comme les grues, sans desordre
Ils y voloient tous en bel ordre,
Faisant, ainsy que fait la foudre,
De tous cotez voler la poudre.
D’airondelles si grand ensemble,
Aucun n’a point veu, ce me semble,
Soit qu’en voulant la mer passer
Et nostre climat delaisser,
Elles aillent en autre contrée
Eviter les coups de Borée,
Ou soit qu’arrière retournans
En nostre saison au printemps ;
Au dedans de nos cheminées,
Qui du feu ne sont enfumées,
Ou bien en quelque autre endroict

Elles se logent plus à droict.

Egarez furent mes esprits,
Me voyant tout à coup surpris
Et partout d’eux environné ;
Cela me rendit estonné.
Lors tout pensif je m’arrestay,
Et les comptemplant m’apprestay
Pour entendre ce qu’ils vouloyent
Et pour quelle fin ils m’avoyent
Ainsy de tout point entouré.
L’un, plus que les autres avancé,
D’un rouge plumage vestu,
Commença à chanter : Cocu !
Je suis vray cocu cocué,