Page:Variétés Tome III.djvu/221

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Et en tirer un bon profit ;
Pour acquerir un heritage
Quy entretiendra le mesnage.
Sus donc, point ne nous soucions,
Quoy que vrais cocus nous soyons,
Pourveu que nostre douce mille
Nous face foncer de la bille5,
De rien il ne nous faut challoir6 ;
Il fait toujours bon en avoir.
Il faut aussy que Landrumelle7
Soit comme la maistresse belle,
Et que du marpaut8 le courrier
Entendent fort bien le mestier ;
Mais il nous faut bien engarder
Dessus l’endosse les ripper9
Pour n’offencer point le marpaut,
Afin qu’il ne face deffaut
De foncer à l’appointement
En jouissant de leur devant,



5. Argent, en argot. Il ne se trouve pas dans le dictionnaire argot-françois mis à la suite du poème de Grandval, le Vice puni, 1725, in-8, p. 106. — Foncer pour donner s’y trouve.

6. Il ne faut nous soucier de rien. L’expression il ne m’en chaut est long-temps restée dans le peuple.

7. Nous ne savons quel est ce mot, qui désigne certainement ici une soubrette complaisante, une dariolette.

8. Monsieur, maître. Il se trouve dans le Dictionnaire de Grandval. Sorel s’en est servi une fois dans Francion, édit. de 1663, in-8, p. 490.

9. C’est-à-dire les étriller, les gronder pour leur peine. Avoir l’endosse, jeter l’endosse sur quelqu’un, pour dire qu’on le fait responsable d’une chose, sont des locutions qui res-